L’égalité des sexes n'est pas une idéologie mais un DROIT
À cinq ans de l’échéance des Objectifs de développement durable, le constat est alarmant : aucun des objectifs liés à l’égalité entre les femmes et les hommes n’est en voie d’être atteint. Selon un rapport publié le 15 septembre 2025 par ONU Femmes et le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, si rien ne change, 351 millions de femmes et de filles vivront encore dans l’extrême pauvreté en 2030.
La pauvreté a un visage féminin
Malgré les avancées en éducation et en santé, les inégalités persistent. La pauvreté féminine stagne depuis 2020, et près de 80 % des femmes vivant dans l’extrême pauvreté se trouvent en Afrique subsaharienne. À cela s’ajoute une insécurité alimentaire plus marquée que pour les hommes : en 2024, 64 millions de femmes supplémentaires souffraient de la faim. Le rapport alerte aussi sur l’augmentation de l’anémie et de la malnutrition qui compromettent la santé des jeunes filles.
Le prix de l’inaction
Alors que le monde dépense 2.700 milliards de dollars par an pour les armées, seulement 420 milliards suffiraient pour financer des mesures concrètes en faveur de l’égalité. Le contraste est saisissant. Dans les zones de guerre, les femmes paient un tribut encore plus lourd : insécurité alimentaire, violences sexuelles, mariages précoces et mutilations génitales touchent des millions d’entre elles chaque année. Le changement climatique vient ajouter une pression supplémentaire, menaçant de précipiter 158 millions de femmes supplémentaires dans la pauvreté d’ici 2050.
Des progrès réels mais fragiles
Le rapport rappelle néanmoins que les efforts ciblés portent leurs fruits. La mortalité maternelle a reculé de 40 % depuis 2000 et de plus en plus de filles parviennent à terminer leur scolarité. La réduction de la fracture numérique pourrait aussi transformer l’avenir : connecter davantage de femmes à Internet permettrait de sortir 30 millions de personnes de la pauvreté et d’injecter 1.500 milliards de dollars dans l’économie mondiale d’ici 2030.
L’heure des choix
Pourtant, la marche vers la parité reste lente : moins d’un tiers des sièges parlementaires et des postes de direction sont occupés par des femmes. À ce rythme, il faudra attendre près d’un siècle pour atteindre une véritable égalité dans les sphères de pouvoir.
L’année 2025, marquée par le 30e anniversaire de la Déclaration de Beijing, apparaît comme un moment décisif. ONU Femmes rappelle que l’égalité n’est pas une idéologie mais un droit fondamental, indissociable de la paix et du développement. Investir dans les femmes et les filles est non seulement une question de justice, mais aussi un levier puissant de prospérité mondiale.
Le choix est clair : accélérer les réformes et les investissements, ou accepter un monde où la moitié de l’humanité reste privée de ses droits et de son potentiel.
Source : un.org
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