Espagne : Le fléau invisible de la violence économique conjugale va enfin entrer dans la loi
L’Espagne, souvent à l’avant-garde en matière de lutte contre les violences faites aux femmes, s’apprête à franchir un nouveau cap en intégrant les violences économiques conjugales dans son code pénal. Cette forme insidieuse de maltraitance – privation de ressources, interdiction de travailler, contrôle des dépenses, dettes forcées – concerne plus de 80 % des victimes suivies par l’association Alanna depuis 2002.
Déjà en 2021, la juge Lucía Avilés, figure emblématique de ce combat, avait provoqué un électrochoc en qualifiant l’absence de pension alimentaire de « violence économique de genre ». Son appel à légiférer a depuis trouvé un écho au Parlement.
Le projet vise à combler un vide juridique : cette violence, bien que répandue, est souvent confondue avec la violence psychologique, alors qu’elle peut s’exercer sans aucun contact direct. Les experts demandent non seulement la pénalisation des comportements abusifs, mais aussi la mise en place de réparations financières pour les victimes, tant les conséquences sociales et économiques peuvent être durables.
Le gouvernement espagnol dispose de cinq ans pour appliquer ces engagements issus du Pacte d’État. En vingt ans, la législation espagnole a déjà permis de réduire d’un tiers les féminicides conjugaux. La reconnaissance des violences économiques pourrait marquer un tournant décisif dans cette lutte
Source : Alternatives économiques.
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