Inégalités femme -homme : un bon article mais un mauvais titre


Cet article des échos met en lumière les inégalités persistantes entre hommes et femmes en matière d’argent, révélées par le Baromètre ViveS 2025. Il souligne que les femmes ont un rapport plus complexe et anxieux à l’argent, souvent lié à une dépendance économique, notamment en couple. Moins enclines à négocier leur salaire ou à investir, elles héritent aussi moins des biens structurants. Ces disparités, présentes dès l’enfance, perdurent jusqu’à la retraite, où les femmes perçoivent 40 % de moins que les hommes. Toutefois, une évolution semble se dessiner avec les jeunes générations, plus à l’aise pour parler d’argent.



Cependant, et là est l'objet principal de mon post, le titre me pose un problème. Explications.


Le titre « La femme est un homme comme les autres… sauf lorsqu’il s’agit d’argent » pose problème pour plusieurs raisons :

1. Un jeu de mots ambigu et maladroit

L’expression « La femme est un homme comme les autres » joue sur une contradiction apparente, mais elle peut être perçue comme réduisant la femme à une simple variante de l’homme, ce qui invisibilise ses spécificités et les discriminations qu’elle subit. Cela pourrait être interprété comme une manière légère ou désinvolte de traiter une question sérieuse.

2. Une tournure qui suggère une nature différente des femmes face à l’argent

La suite du titre « sauf lorsqu’il s’agit d’argent » laisse entendre que les femmes auraient un rapport singulier à l’argent, presque comme si c’était une caractéristique inhérente à leur genre. Or, l’article démontre précisément que ces différences ne sont pas biologiques ou naturelles, mais bien le résultat d’inégalités structurelles, de conditionnements sociaux et d’une répartition inégale des responsabilités économiques.

3. Un effet de rupture qui peut renforcer des stéréotypes

Le titre joue sur un effet de rupture pour capter l’attention, mais au lieu d’introduire clairement le problème des inégalités économiques, il risque de suggérer que les femmes ont une gestion particulière de l’argent, potentiellement moins rationnelle ou plus émotionnelle. Ce type d’amorce peut donc nourrir des clichés sexistes au lieu de les combattre.

4. Une ironie qui banalise un sujet sérieux

Le sujet traité est celui des inégalités financières, de la dépendance économique et même de la « violence économique » dans certains cas. Un titre trop léger ou humoristique peut donner l’impression que ces problématiques ne sont pas prises au sérieux, alors que l’article expose des chiffres alarmants sur l’impact réel de ces inégalités dans la vie des femmes.


En conclusion, ce titre n’est pas ouvertement misogyne, mais il est maladroit et peut être perçu comme perpétuant des stéréotypes. Un choix plus précis aurait mieux servi le propos de l’article.

Rayan Kamil 

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